Règlement des conflits entre enfants : Les astuces pour ne pas faire de frustrés

Les conflits entre enfants, ce n’est pas ce qui manque. Que ce soit à l’école ou à la maison, il est courant que nos enfants se battent avec leurs amis ou leurs frères et sœurs pour un jouet, la place du milieu, pour celui qui aura le camion rouge… Mais quand cela arrive, il est bien tentant de régler le problème pour eux. Mais votre intervention est il toujours nécessaire ? Dans quel cas faudra intervenir et comment le faire ?

Les conflits entre enfants ont belle et bien une origine. Et il importe de comprendre ce qui se passe dans le cerveau des tout-petits pendant ce temps. Selon les recherches scientifiques, tout homme a dans son cerveau des neurones particuliers appelés « neurones miroir ». Ces neurones miroir ont la particularité de s’activer lorsque vous voyez quelqu’un réaliser une action, lorsque vous faites vous-même cette action ou si vous vous imaginez en train de faire cette action.
Lorsqu’un enfant en voit un autre avec le camion rouge, en réalité dans son cerveau, ses neurones miroir s’activent. Le cerveau du jeune enfant étant encore immature, il ne peut résister à l’irrésistible envie de réaliser concrètement ce qui fait activer ses neurones miroir… et prend le jouet de son copain, frère ou sœur, ou même le téléphone de ses parents. Ce qui crée le conflit.
L’enfant ne le fait pas exprès ou pour embêter l’autre (adulte ou enfant) mais parce qu’il n’est pas capable de faire autrement et de contrôler sa pulsion à ce moment là. Et Pour accompagner la situation de façon bienveillante, il serait important de bien se souvenir de cette réalité neurologique.
Connaitre les enfants
-  Certains enfants se disputent presque chaque fois qu’ils se rencontrent. Parfois c’est une question de tempérament et d’autres fois, d’intérêt. Félicitez-les lorsqu’ils jouent ensemble de façon pacifique. Soulignez les forces de chacun afin qu’ils éprouvent de la fierté et de la satisfaction.
-  Les petits de moins de 2 ans apprécient le jeu parallèle, c’est-à-dire qu’ils jouent l’un à côté de l’autre sans vraiment interagir. Il est alors fréquent de voir les conflits de possession. Assurez-vous donc qu’il y a suffisamment de jouets pour que chaque enfant puisse y trouver son compte.
-  Un enfant peut être constamment en conflit avec les autres amis de son groupe. Il faut alors être vigilant et intervenir pour éviter que la situation se répète. En effet, cet isolement pourrait avoir des effets négatifs sur le développement de l’estime de soi de l’enfant rejeté. Comme adulte, vous pouvez faire ressortir les atouts de l’enfant qui se retrouve le plus souvent isolé pour le valoriser et intéresser les autres à entrer en contact avec lui. Reformuler également les commentaires des autres enfants pour éviter qu’ils ne soient davantage. Par exemple « il n’y a pas de bébé ici. Tu veux plutôt dire que c’est toi le plus vieux ».
Notre intervention est-elle vraiment indispensable dans un conflit entre enfants ?
En tant qu’adulte, nous avons souvent tendance à intervenir à tout-va dans les conflits entre enfants. Dès qu’il y a un cri, un mot plus haut que l’autre, nous intervenons tels des sauveurs par crainte souvent que la situation ne dégénère. Et c’est bien normal d’avoir peur de perdre le contrôle. Mais les enfants le comprennent vite et lors d’un conflit, ils attendent toujours notre réaction.
Cet interventionnisme a un défaut. « Il empêche les enfants d’apprendre à résoudre les conflits entre eux, à développer leurs qualités de médiateurs et à se responsabiliser quant à la gestion de leurs problèmes et de leurs émotions ».
Bien évidemment, il ne s’agit pas de laisser un enfant en violenter un autre. Mais s’il n’y a pas de danger, attendre quelques minutes leur permettra d’avoir une marge de manœuvre pour apprendre à gérer les conflits eux-mêmes.

Offrir un temps de qualité pour les enfants

Si nous jugeons l’intervention indispensable, nous aurons à agir pour les deux enfants. Autant pour celui qui a pris le camion rouge, que pour l’autre, pour celui qui a tapé que pour celui qu’on a tapé. Il est très important de ne pas imposer une solution qui ne convienne à personne. C’est-à-dire donner le jouet à telle et demander à l’autre de patienter ou peut être que ce n’est sa chose et qu’il ne doit pas chercher à l’avoir. Peu importe que la décision soit juste ou pas, ce qui compte, c’est ce que les enfants vont ressentir. Et c’est cela qu’en tant que parents, nous occultons souvent.
En effet, tous les deux vivent des émotions fortes : colère, tristesse, frustration… que nous aurons à accompagner avec compassion : « je comprends que tu sois frustré », « tu sembles ressentir beaucoup de colère », « et c’est normal de ne pas être content lorsque ton copain te prend ton jouet ou lorsque je te demande de rendre le jouet à ton frère ».
Nous éviterons de le juger, de le traiter d’égoïste, ou de bébé par exemple, de le laisser seul en proie à ses pleurs ou de le punir. Cela ne fera qu’augmenter le stress ou le mal être de l’enfant.
Pour qu’une solution à un conflit soit acceptable, elle devrait convenir autant aux enfants qu’aux adultes. Vous ne devriez donc pas tenter d’acheter la paix pour mettre fin aux conflits plus rapidement. Vous pourriez ainsi assister à une augmentation des crises chez votre enfant à long terme.
Au contraire, l’empathie permet à l’enfant de se sentir compris et accepté dans ce qu’il traverse. Offrir un temps de qualité aux deux enfants, leur permettra de remplir leur réservoir affectif et de poursuivre la journée avec plus de sérénité. De plus, ils apprendront à se contrôler dans une situation frustrante, un atout essentiel pour le reste de leur vie. C’est un cercle vertueux que nous mettons en place autant que pour nous.

Apprendre à régler les conflits

Pour que votre tout petit apprenne à régler ses conflits, il est important de nommer les émotions qu’il vit. Par exemple, si votre enfant désire le livre que regarde son ami, vous pouvez lui dire : « tu aimerais avoir le livre mais ton ami n’a pas fini de le regarder. Quelle solution pourriez-vous trouver ensemble » ?
Ce style d’intervention enseigne l’autodiscipline aux touts petits, car il les amène à comprendre le point de vue de l’autre et les incite à s’arrêter. Peu à peu, les enfants apprennent à avoir du recul par rapport à leurs besoins pour prendre en considération ceux des autres. Ils développent leurs habiletés à reconnaitre et à nommer leurs émotions et celles que les autres vivent. De plus les enfants deviennent plus habiles à résoudre leurs difficultés avec les autres de manière pacifique. Ils en tirent alors une grande fierté.
Il faut aussi faire participer les enfants sans être permissif. En effet, en étant trop permissif, vous ne lui enseignez pas à tolérer un délai ou une frustration, des éléments qui font partie de la vie en société. Pour savoir vivre en harmonie avec les autres, les enfants ont besoin de vivre des situations où ils sont amenés à prendre en considération le point de vue des autres et à s’ajuster en conséquence. Lorsqu’on cède systématiquement aux commandes d’un enfant, il n’apprend pas à tenir compte des autres.
Il est donc important de les accompagner et de les encourager dans leurs démarches même s’ils ne réussissent pas toujours. De cette façon vous les enseignerez à persévérer, ce qui aura un effet direct sur leur estime de soi. Vous pouvez aussi proposer de faire un échange de jouet par exemple, une solution concrète qu’un tout petit comprendra bien. De plus, les enfants apprennent en voyant le modèle offert par les adules. Donc vous pouvez influencer positivement les interactions de jeu des enfants.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *